Bienvenue au dispositif relais de Cannes : O.A.S.I.S.
de 1998 à 2002

Juin 2002 : Dernier mois de fonctionnement d'O.A.S.I.S.
et quelques questions ouvertes, jusqu'à aujourd'hui....

Le site sert dorénavant de « laboratoire » de réflexions
critique sur les classes relais, les ateliers relais
l'exclusion scolaire et/ou sociale
(cliquez sur G.E.R)

site créé et maintenu par Daniel Lance, ancien coordonnateur EN de la classe relais : daniel.lance@wanadoo.fr

 

mars 2004

OASIS

Projet

G.E.R.

Jeunes

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Infos

 

Des cours d'Aïkido étaient dispensés tous les mardi après-midi par Daniel Lance 3ème dan, brevet d'État et Olivia Seghpossian, 3ème dan, brevet d'État, de 1998 à 2001.

LE FONCTIONNEMENT :

OASIS, le premier dispositif relais créé dans les Alpes Maritimes, en 1998
grâce à la force de conviction d'Yves Panis, directeur du CAE de Cannes
de l'ADRAFOM 06
de Catherine Martin et Daniel Lance
…et de toute une équipe
Et la démission de Catherine Martin (P.J.J.) et Daniel Lance (E.N.), à la suite de
« changements d'orientations »
en juin 2002
Comme si les exclus parmi les exclus du système scolaire n'avaient plus leur place dans les classes relais
mais dans ce qui deviendra des « ateliers relais », pris en charge par des « associations reconnues »
question ouverte...

 

Et un article de Jean-Paul Montel sur « l'effacement d'O.A.S.IS. »
cliquez sur contact

Contact

Une thèse en philosophie de l'éducation de Daniel Lance, sous la direction
du philosophe
Francis Jacques
http://associationfrancisjacques.ifrance.com/associationfrancisjacques/


Et Oasis c'est aussi la dédicace du dernier livre de Daniel Lance sur Jean Genet
http://daniel.lance.free.fr

 

Ce fut de 1998 à 2002
Deux adultes à plein temps :
Catherine Martin, Protection Judiciaire de la Jeunesse et Daniel Lance, professeur, Éducation Nationale. 

Une formatrice de l'ADRAFOM 06, directeur Julien Pagani (notre partenaire présent déjà à la création d'OASIS), : Pascale Andriamamonjy vient deux demi-journées par semaine et entreprend un travail de médiation suivant la méthode de Feuerstein (L.P.A.D.) et travaille aussi sur les automatismes.

Emmanuel Dehenry, professeur de mathématiques, vient le lundi matin et le mardi après-midi. Un psychologue clinicien : Jean-Paul Montel, vient le lundi après-midi pour travailler sur la parole des jeunes. Depuis la rentrée l'association Bois des Iles (travail sur la terre et sur une fresque OASIS) intervient 2 après-midi par semaine. (Toucan élaboré par Sébastien à Bois des Îles)

Deux emplois jeunes : Ouiem Mansour (E.N.) et Cédric Serazio (P.J.J.).

La structure a été créée grâce au Centre d'Action Educative de Cannes, dirigé jusqu'en octobre 2001 par Yves Panis, avec le soutien de Christian Ligot, directeur départemental de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, elle est rattachée administrativement au collège de la Chenaie, à Mouans Sartoux.

Suivant un rythme scolaire, les jeunes sont accueillis 4 jours par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi), en deux groupes pour éviter tous phénomènes de groupe, en général en alternance avec des stages en entreprises et des retours sur quelques matières au collège d'origine. Pour les élèves de 14 ans, on garde un fort lien avec le collège de rattachement en vue d'un retrour au collège à l'issue du passage en classe relais. Les jeunes sont pris en charge de 9h30 à 15h30 sans interruption, les repas sont pris en commun, pris en charge jusqu'en octobre 2001 par la PJJ, un petit déjeuner est servi et pris en commun aussi le matin à l'arrivée des jeunes.

Une partie de l'équipe: Catherine Martin, Ouiem Mansour, Emmanuel Dehenry, Cedric Serazio :  

 

TRAVAIL EN AMONT :

Une commission, qui a lieu toutes le six semaines, comprenant le coordonateur de la classe relais, l'éducatrice PJJ, la responsable Inspection Académique, Florence Cassavetti, le nouveau responsable des classes relais PJJ, et la principale du collège de rattachement "qui la préside". Le jeune est signalé par le collège dont il dépend, souvent les éducateurs référents sont invités.

Avant d'entrer à OASIS, Il voit tout d'abord un psychologue qui travaille sur la motivation, puis aborde un positionnement dynamique des capacités cognitives (ADRAFOM 06), passe un test , WISC, mesures psychométriques.

Au terme de ce bilan, il y a restitution au jeune et à toute l'équipe d'Oasis. Le psychologue qui travaille sur la motivation lui donne un compte rendu sur l'ensemble des tests qu'il a passés. A son arrivée sur le dispositif le jeune et l'équipe éducative établissent le projet personnel de travail et les objectifs à atteindre. Selon les situations les jeunes peuvent rester de trois mois à une année scolaire sur le dispositif.

  

LE DISPOSITIF O.A.S.I.S.

 

Entrant dans la structure OASIS, l'apprenant est donc toujours en présence de deux adultes. Il s'agit de réaliser un travail très individualisé, en groupe réduit (huit ou dix jeunes au maximum) afin d'être le plus efficace possible et de repérer au plus vite toute forme d'échec.

Le centre a reçu ses premiers jeunes le 13 octobre 1998. pour information on peut donner la composition des premiers venus à OASIS, voici déjà 3 ans : deux jeunes tunisiens, Mohamed et Ali, arrivés en France il y a un an, illettrés qui étaient en rupture de scolarité depuis un certain temps mais inscrits en cinquième (classe dans laquelle ils n'avaient aucune chance de comprendre les cours). Depuis chaque année le dispositif relais a accueilli chaque année une vingtaine de jeunes.

 

Globalement, de 1998 à 2002, on a remarqué plusieurs points :

 

1) L'assiduité des jeunes. Alors qu'ils étaient tous en rupture scolaire, tous viennent très régulièrement en cours (avec une certaine chute fin mai, malgré tout).

2) Deux niveaux bien différents : niveau illettrisme (Français Langue Etrangère) et un niveau 6ème, 4ème, avec de grosses lacunes.

3) La venue de deux jeunes filles a complètement modifié le comportement du groupe. De multiples difficultés ont surgi à partir de ce moment. Les garçons voulaient absolument se faire valoir à l'égard des filles. A partir de ce moment, le groupe a eu tendance à reproduire leurs comportements passés, ce que l'on a du canaliser régulièrement.

4) Les jeunes ont besoin de retrouver les mêmes adultes, de se sentir en confiance, d'être acceptés dans leurs projets et dans leurs faiblesses.

5) La communication s'établit toujours, communication qui peut passer par des signes physiques (preuves d'un corps, d'un esprit en souffrance, en difficulté). Il existe un réel besoin d'être entendu et non rejeté comme ils l'ont toujours été. La difficulté réside dans le fait de réunir écoute et rigueur de la règle.

6) On peut remarquer que des progrès impressionnants ont été réalisés par les jeunes illettrés qui savent maintenant presque lire parfaitement.

7) Ceux qui étaient d'un niveau collège sont maintenant en voie de formation professionnelle. Seul Yohan serait rescolarisé en collège.

8) C'est sans doute sur le plan comportemental et relationnel que de réels progrès ont pu être constatés, même si beaucoup reste encore à faire. La structure a permis aussi certaines prises de conscience et a favorisé l'orientation de jeunes vers d'autres professionnels : une jeune fille va entreprendre une thérapie.

 

Les jeunes ont donc suivi une scolarité toute l'année en alternance avec des stages en rapport avec les projets individualisés (stages établis sous forme de convention employeur / PJJ).

 

APRES O.A.S.I.S.

 

Ainsi l'outil OASIS a servi pour l'année scolaire d'instrument de rescolarisation, de resocialisation, de passerelle vers lsotr un retour en collège soit unr passerelle vers le monde du travail, de l'insertion profesionnelle.

 

REFLEXIONS SUR LE FONCTIONNEMENT

D'UN TEL CENTRE

 

A) L'ancrage dans le réel

 

Ancrage dans le réel, pourquoi venir à " l'école " ? Travail sur la motivation. Nécessité d'un travail constant avec l'éducateur référent en vue de trouver stages, ancrer le projet du jeune dans la réalité : quitte à ce qu'il en change par la suite. OASIS, sur le plan scolaire, référentiels, programme à court terme (on évite, d'une certaine manière le désengagement ; les jeunes sont souvent dans l'immédiateté, on reste ainsi dans l'univers du possible). Sortir de l'assistanat, responsabiliser, donner du sens.

 

B) L'implication de la famille

 

On a essayé d'impliquer de plus en plus la famille du jeune. Ceci soulève une question particulière : le berceau des problèmes de comportement est dans la famille. Son implication ne réactive-t-elle pas le " traumatisme " ? On pourrait entreprendre peut-être une séparation des rôles où l'éducateur référent travaillerait avec la famille tandis que le dispositif OASIS serait plus consacré au jeune lui-même. OASIS lui appartiendrait plus précisément ( on pourrait concevoir simplement un rendez-vous en début de parcours et en fin de parcours, ce qui n'exclut pas un travail avec le psychologue, avec le jeune, sa famille, sa motivation, etc.).

 

D) Vers une autre pédagogie

 

Nécessité que l'équipe éducative voit le jeune seul une matinée au moins et établisse avec lui la mise en úuvre de son projet. Projet à réactiver sans doute tous les mois. Projet commun de tous les intervenants sur un jeune : comment l'aider à réaliser son projet. Changer le rapport à l'apprentissage. REDUIRE ABSOLUMENT L'IMPLICITE DE LA PART DE L'EQUIPE EDUCATIVE.

Partir du jeune pour trvailler sur du complexe, des textes fondateurs en français, de la grammaire, lastructure de la pharse.

Nécessité d'établir un compte rendu régulier du parcours de l'apprenant. Evaluation psychologique faite en deux temps, PEI (médiation), restitution à l'élève.

Importance d'un suivi pédagogique, suivi psychologique.

Les niveaux sont évidemment très disparates, d'où la difficulté de développer un cours pour l'ensemble des élèves. Quoiqu'il en soit on a pu distinguer deux types d'apprenants, un groupe proche de l'illettrisme et un autre en échec scolaire, mais qui a suivi un cursus en pointillé ; là, le niveau est celui de sixième-quatrième, avec de fortes lacunes.

Réunions pédagogiques où l'ensemble du personnel encadrant peut se réunir et échanger à propos des progrès, blocages, projets à mettre en route pour développer un réel suivi.

  

E) Le partenariat

 

OASIS a pu travailler en relation avec par exemple l'Espace Santé, 41 rue Mimont, où nos jeunes ont pu se rendre et où nous avons pu aussi organiser des rencontres à thème (santé MST sida, toxicomanie, communication). On a pu s'adresser ponctuellement à d'autres partenaires : les collèges, la Mission Locale, l'Association Coup de Pouce, le service jeunesse Antibes, l'association Bois des Iles à Cannes, le BIJ, etc...

Il est bien évident que sans partenarait effectif et soutenu l'accueil de ces jeunes est voué à l'échec.

 

F) La Règle

Voici notre règlement élaboré avec les jeunes :

Règlement intérieur. Règlement d'oasis.

 

-Ne pas fumer en classe pendant les horaires de cours.

-Pas de rapport sexuel, " flirts " dans les locaux.

-Ponctualité : horaires 9h30/15h30.

-Absences justifiées par les parents (certificat médical au delà de 48h).

-Se respecter les un les autres.

-Comportements violents (bagarres, intimidation,...) à l'intérieur ou dans les abords proches du Foyer de la Sainte Famille à Cannes :

-Vente ou utilisation de stupéfiants et d'alcool dans les parties communes, des chambres ou des studios :

-Dégradation volontaire des parties communes.

Par ailleurs, cette année 2001/2002, nous allons instaurer une sorte de permis à carte d'OASIS.

 

Sport : Aïkido (pour l'année 2001/2002 nous n'avons pu trouver une salle présentant les normes de sécurité)

-Ecouter les consignes.

-Enlever les chaussures avant d'entrée dans la salle.

-Placer les tapis.

-Salut du partenaire.

 

Ecoute et rigueur. Idée de contrat à faire signer par le jeune, comportement à tenir, projet, motifs d'exclusion : insultes, agressions éventuelles de l'équipe enseignante, etc. En 2001, nous avons créé l'association AikidOasis, afin que les jeunes puissent passer des grades d'Aïkido reconnus par la Fédération Française d'Aikido d'Aïkidobudo et Affinitaire.

Il reste bien entendu que la Structure OASIS ne saurait reproduire le système traditionnel d'exclusion, le but d'une telle structure est d'accueillir, de comprendre et d'établir, de rétablir la règle.

Le contrat est en rapport avec le projet du jeune, projet que l'équipe d'OASIS accompagne. La règle à suivre est liée à la cohérence avec laquelle on suivra le projet du jeune (d'où la nécessité d'un point mensuel avec le jeune, d'un emploi du temps précis et non modifiable établi par le jeune et l'équipe d'OASIS).

 

 

La pédagogie d'une classe Relais

La pédagogie dans une " classe relais " telle qu'OASIS doit être absolument personnalisée, adaptée à chaque jeune. Le jeune doit avoir un retour régulier de ses progrès, d'où l'importance de la restitution au jeune, du projet rediscuté en individuel tous les mois ainsi que des contacts réguliers avec l'établissement de rattachement afin de conserver l'implication de l'établissement. Affichage sur les murs des projets, des emplois du temps du jeune, celui d'OASIS en général sur toute une année.

Le centre doit appartenir au jeune qui l'investit et qui doit se sentir acteur de son cursus scolaire et professionnel.

Il s'agit d'accompagner un jeune dans son projet, quel qu'il soit.

On peut concevoir que la matinée soit consacrée à des cours propres, l'après-midi à des activités d'éveil, expression orale, arts plastiques, théâtre, aïkido, etc.

Il faudra une restitution au jeune systématiquement de ses tests, discussion de son projet, mise au point.